Avez-vous déjà eu l’impression que vous seriez éternellement insatisfait? Soit vous vous tannez rapidement de quelque chose, soit ce n’est jamais assez, vous en désirez plus.
S’entame alors une danse qu’on connait. Cette danse qui vous amène à changer parfois d’emploi dans l’espoir de toujours trouver son fameux X, mais finir par se sentir toujours à côté.
En vouloir toujours plus
L’impression que ce ne sera jamais assez est souvent présente chez les gens. Le cerveau a cette tendance à en réclamer toujours plus : plus de plaisir, plus d’argent, plus de projets, plus de satisfaction, etc. Plusieurs personnes sont stimulées par le début d’un projet. C’est la nouveauté, le thrill du début qui les gardent intéressées. Et l’espoir et les attentes que l’on projette. Or, avec le temps, la stimulation diminue et la satisfaction du projet s’éteint.
Les gens se remettent donc en action pour générer du changement. Ils recherchent la variété, les nouvelles expériences. Ils cherchent constamment à se renouveler dans leur vie personnelle ou professionnelle pour plaire à leurs désirs et à leurs attentes d’être constamment stimulés et satisfaits de ce qu’ils vivent. « Peut-être que ce nouvel emploi me permettra enfin d’être bien? ».
Or, l’ennui revient. Le même pattern se répète : l’ennui, le changement, la stimulation, la satisfaction du changement, puis, la continuité, la stabilité pour finalement générer encore de l’ennui. Vous commencez donc un nouvel emploi, par exemple, mais rapidement vous vous tannez.
Or, le thrill et la gratification immédiate ne sont pas les principales raisons qui devraient guider les choix de carrière. Il n’y a pas de projet ni de carrière qui se renouvèlent sans cesse à ce point-là. Ce n’est donc pas réaliste et il est important de le reconnaitre pour agir autrement.
Sortir du cercle de l’éternelle insatisfaction
Plutôt que de générer de grands changements comme la recherche d’un nouvel employeur ou même d’une nouvelle carrière, les actions à prendre sont quotidiennes, à même le milieu de travail actuel. Ce n’est donc pas nécessairement ce qu’on nous a appris et ça peut parfois paraitre contre-intuitif.
Donc, comment fait-on pour se sortir du cercle de l’insatisfaction? En apprenant à vivre en contact avec l’inconfort que cela peut créer. En tolérant et en acceptant les moments plates. En les apprivoisant autrement. En apprenant à valoriser l’approfondissement, l’investissement dans un projet.
Au-delà de la quantité de projets et de la stimulation qui vient avec la nouveauté, le fait de s’investir pleinement dans un projet et d’y contribuer activement pour améliorer les choses est aussi satisfaisant. S’engager et vivre le moment présent permettent donc un nouveau regard sur la situation. En modifiant sa perspective face à une situation tout en combinant avec un minimum de variété et de changement dans le quotidien, ça facilite la persévérance malgré les moments dépourvus de stimulation ou de plaisir constant à ses yeux.
L’engagement s’avère donc un allié : il augmente le sentiment de compétence, favorise le sentiment d’appartenance et génère du sens au travail.
S’engager dans des projets significatifs pour soi
La partie la plus difficile est de sentir que l’engagement et la persévérance en valent la peine. Des questions persistent souvent : suis-je en train de perdre mon temps, devrais-je chercher ailleurs ou encore devrais-je me « laisser du temps »?
Pour faciliter le développement de cette nouvelle perspective, il est important de s’engager dans des projets qui ont du sens pour soi, en lien avec ses valeurs. Les valeurs sont les « principes directeurs qui peuvent nous guider et nous motiver tout au long de notre vie. Quand vous traversez la vie en vous laissant guider par vos valeurs, non seulement y gagnez-vous en vitalité et en joie de vivre, mais vous vous rendez compte que la vie peut être riche et satisfaisante, qu’elle peut avoir un sens. » (Russ Harris, Le piège du bonheur)
Quelle que soit la situation, en investissant dans vos valeurs, en posant des actions quotidiennement en lien avec celles-ci, vous pourrez donc réussir à faire d’un projet qui vous parait ennuyant, un projet satisfaisant.
Débuter sa réflexion
Quelques questions à se poser pour explorer si on est davantage dans l’éternelle insatisfaction ou l’écoute d’une insatisfaction :
Est-ce que j’ai déjà vécu ce sentiment-là par le passé? Est-ce que, malgré les actions que je pose, ce sentiment persiste?
Est-ce que les actions que j’ai déjà tentées par le passé pour gérer mes insatisfactions n’ont généré principalement que des effets à court terme?
Est-ce que j’ai tendance à me tanner et à fréquemment changer d’emploi sans finalement que ce sentiment d’insatisfaction évolue vraiment?
Est-ce qu’à travers les actions que je pose, je tente de faire disparaitre ce sentiment désagréable plutôt que de me rapprocher de ce qui est réellement important pour moi, et ce, malgré la présence de ce sentiment d’insatisfaction?
Si vous avez répondu à l’affirmative à certaines de ces questions, il pourrait être pertinent de prendre un temps de recul et d’entamer une réflexion plus approfondie afin de favoriser un meilleur épanouissement professionnel.
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